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    En route sur les pavés de Montmartre

     

    Bonjour les ami(e)s

     

    J'avais besoin de m'échapper,  de m'étonner, de m'illuminer, d'ouvrir à nouveau mon regard. Mon amie Hauteclaire fut tout de suite mon guide. Nous arpentions les rues dans un rythme vif, à l'affût de l'historique comme de l'insolite. Le quartier cosmopolite était tout aussi accueillant que bruyant.

     

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    http://www.sacre-coeur-montmartre.com/

     

    Notre quête première? Le Sacré Coeur. Mais avant d'approcher son grand corps de pierre, nous avons sautillé comme des demoiselles sur des marches interminables. Puis arrivées au sommet de Paris, une magnifique perspective sur la capitale et les alentours. Hauteclaire connaissait le moindre recoin de ce quartier magnifique.

     

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     Le Moulin de la Galette

    http://www.lemoulindelagalette.fr/son-histoire/

     

     

     De petites rues montantes en rues descendantes parfois escarpées, des découvertes pour moi qui avait un peu oublié Paris-Montmartre  comme le restaurant Le Moulin de la Galette et qui nous mettaient en joie en même tant que nous échangions sur nos écritures du moment et nos publications à venir.

     

    DSC00231 Au lapin agile

     

    DSC00232http://www.au-lapin-agile.com/

     

    Et voilà le cabaret des poètes et des chansonniers. Poésie à la criée, chansons et accordéons! Je vous dis cela sans y avoir été. La programmation a dû changer. Est-ce le slam qui est au rendez-vous ? Et pourquoi pas? Paris est un ventre d'histoires et de personnages et une palette inépuisable pour les artistes peintres.

     

     

     

                                                                                  

     

    DSC00226Le passe-muraille

    http://www.montmartre-paris-france.com/guide-touristique-passe-muraille.php

     

    Et puis nous avons rencontré notre copain Passe-muraille. Hauteclaire lui avait déjà serré la main lors d'une de ses récentes promenades. Il n'a pas voulu dire son secret que seul Marcel Aymé avait emporté avec lui, de l'autre côté de la vie. Il nous charge de vous transmettre son amitié. Il aime qu'on vienne le voir. Un peu narcissique? Non? Il est conscient qu'il a le pouvoir d'attraction d'un personnage. Pourvu qu'on ne l'oublie pas.

     

    DSC00237.JPG Hauteclaire m'a emmenée pour terminer notre parcours vers ces jolies fleurs que je ne connaissais pas: les fleurs de la passion.  C'était ma première rencontre avec des êtres confiants, ouverts à nos regards émerveillés. 

     

    Nous nous sommes attardés sur les vignes de Montmartre, nous laissant un peu rêveuses. Puis avant de reprendre le métro, nous avons eu notre dernière surprise :

     

    DSC00210

    http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lys%C3%A9e_Montmartre

     

    Cette jolie femme sculptée à même le mur d'entrée du théâtre de l'Elysée-Montmartre nous faisait signe, nous souriait d'un air complice. Je ne l'ai pas répété à Hauteclaire mais elle m'a dit : "entre nous, je préfèrerais me détacher de ce lieu irrespirable depuis qu'il a brûlé. Derrière mon sourire obligé - c'est mon métier de sourire dans ce quartier - je râle de ne pouvoir marcher, danser, vivre..."

     

    Voilà des petites notes que je vous adresse avec bonheur.

     

    Suzâme

    (31.08.11)

     

    Ecritures croisées, demain chez http://hauteclaire.over-blog.com/

     

     


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  • Ce monde insipide, silencieux mais attentif aux espèces en voie de disparition commence ici, dans un lieu inconnu avec des lois secrètes et un but qui se renouvelle chaque jour. Ils ne sont pas nombreux à travailler sur la recherche du sens, sans science acquise, sans religion conquise. Ce monde est peut-être une école dont le seul professeur dit qu’il guette, qu’il quête plutôt qu’il ne sait et fonde ses questions à partir de son étonnement. Ses élèves en sont les témoins sans le suivre vraiment et sans poursuivre ce qu’il sent.

     

    Un groupe d’une douzaine d’étudiants se précipita vers la chambre de verre. Un élève se distingua :

    « - Professeur ! Y a-t-il un temps d’observation pour ce type de spécimen ?

     

    - Un temps d’observation ? un spécimen ? reprit le chercheur. Pour conserver la notion du temps et pour sortir de ta formulation trop stricte, pour elle, pour Lumia, je préférerais que le temps soit infini mais vous ignorez que chaque instant, prend… pire, dévore une partie infime de son organisme. Et paradoxalement, chaque instant vécu est sa part d’éternité…"

     

    Il aurait pu continuer ce que ses anciens confrères aurait diagnostiqué comme un délire parce qu’il aimait l’autre, l’être derrière la baie qui les séparait tous.

     

    Cette poignée de cerveaux épris de nouveauté était là, prenant cette matinée de cours pour une énième expérience. Pourtant, ces sages blouses blanches furent vite subjugués devant l’allure, le comportement, les gestes de Lumia, l’Im-patiente.

     

    Ses cheveux gris clair, presque pâles étaient si longs et fins qu’ils caressaient la toile tendue sur le sol. La femme était élancée, légère, maigre, aurait confirmé un diététicien. Seule, libre, elle semblait danser sans cesse dans une gestuelle insensée.

     

    Un jeune participant à l’analyse d’un artiste en phase de créativité finale, s’écria :

    «- Mais elle peint avec… avec ses mèches de cheveux… avec ses pieds… avec ses mains… Docteur, elle peint avec son corps ! Pourriez-vous nous assurer qu’elle sait ce qu’elle fait ?

     

    - Vous voulez dire, sait-elle qu’elle crée et ce qu’elle crée ?" Répliqua le psychiatre passionné par son impatiente précieuse.

     

    Ce serait vain de leur développer sa réflexion. Il aurait exprimé ainsi son sentiment, ses interrogations inlassables concernant l’être et l’œuvre incarnés par Lumia ainsi :

     

    L’œuvre est sa vie. La vie est son œuvre entre l’instant et l’infini. Tout son art est mouvance.

     

    Juste avant la dissipation de la troupe qu'elle ne tarderait pas à perturber à son insu , elle bousculait encore la dizaine de pots de peinture aux couleurs vives qu’il avait déposé la veille, puis les renversait pour mieux les étaler et faire surgir, jaillir leurs sentes, veines de vie et de lumière. Ses cheveux soyeux étaient ses pinceaux et mêlaient songes et souvenirs, instinct primitif, connaissances ancestrales et prophéties. Ses pieds traçaient avec aisance des lignes en pointillés vers l’imaginaire. Ses mains s’ouvraient comme des fleurs aux teintes contrastées et créaient des empreintes d’existence, parsemaient le sens intime de son parcours partout sur cet étrange miroir, sol éclaboussé.

     

    Pourquoi cette chorégraphie au bord de la mort ? Etait-ce son obsession ? La peur du vide, du blanc, du néant ?

     

    Une jeune femme aux lunettes embuées par l’émotion secoua l’atmosphère remplie de non-dits en essayant une phrase :

    «- Elle ne parle pas. Elle peint. On dirait qu’elle vide son silence.

     

    Une autre maquillée comme un masque renchérit :

     

    "- Docteur, quel intérêt pour nous cette patiente dépossédée de son esprit ? Que nous apprend-elle ?

     

    - Se taire ici pour mieux comprendre…» répondit-il sèchement pour l’interrompre.

     

    Puis sa voix s’élève : «Que vos pensées calquent chacun de ses gestes qui sont de purs instants! Lumia peint son âme.»

     

    Ce court dialogue avait généré un commencement de bavardage du côté de ce groupe devenu solidaire dans une incompréhension totale. Puis à nouveau, ces têtes encore juvéniles furent interpellés par une vision qui les surprit dans leur appréhension de l’existence. Ils assistèrent à une métamorphose.

     

    Lumia avait retiré sa perruque de fée qui la coiffait et l’habillait jusqu’à dissimuler totalement sa silhouette. Maintenant elle était chauve. Maintenant elle était nue. Si mince, si transparente…

     

    Elle avait achevé son œuvre et s’allongea sur le dos, les bras posés comme des branches. A regarder avec délicatesse, avec un sens de la beauté et du rêve, la personne qui assistait à cette exhibition vivante, c’est-à-dire charnelle, celle du professeur plus particulièrement, interpréterait ce tableau ainsi : L’être, l'artiste ne font qu’un à travers cette projection d’un arbre tendu, étendu, donnant là toute son essence.

     

    Un des étudiants paniqué intervient :

    «- Professeur ? Qui est-elle ? Que fait-elle ? Pourquoi la laissez-vous livrer à elle-même dans cette espèce de chambre de cristal. Que voulez-vous nous démontrer ? N’est-ce pas que pure thérapie ? N’était-elle pas en proie à une espèce de…

     

    - de folie ? S’emporte le savant. Petit, tu te trompes et c’est normal. Désapprends ici tes cours académiques, formatés pour le plus grand nombre, dans le dogme de la rigueur pour ne pas dire de la rigidité ! Respirer l’inspiration, sentir la création ne sont pas une utopie subversive. Eveillez-vous à l’autre vous vous comprendrez vous-mêmes !

     

    Eh vous tous ! Avez-vous compris que cette femme aux limites d’elle-même, de ses désirs, de ses peurs, de ses efforts, est une artiste. Je ne veux rien vous faire voir qu’elle n’ait pu souhaiter exposer avant d’être atteinte. Oui, son désir n’a jamais été une tentation mais un aveu du verbe vivre. Je ne fais que respecter la volonté initiale de mon épouse contaminée. Elle retarde sa mort devant nous, génère à chacune de ses toiles nouvelles, tendues face à notre perception encore trop neutre, l’éveil de sa vie.

     

    - Et que deviennent ses… ses œuvres, Docteur ?

     

    - Ce château les gardera longtemps comme les fresques de son expression vitale…"

     

    Tandis que les élèves quittaient cette pièce devenue oppressante, l’enseignant continuait à contempler l’œuvre. Nul ne saurait qu’il était larmoyant, victime de sa réceptivité. Ce n’est pas lui qui relèverait dans l’amphithéâtre, l’impuissance de la science mais aussi de l’amour à retenir ce reflet, cette lueur, cette note qui change tout dans l’univers humain.

     

    Peindre. Seulement peindre et simplement être, âme et matière.

     

    Suzâme

    (28/08/11)


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  • feuilles memoires 005

     

    Ce n'est pas juste que les fleurs

    N'inspirent que le bonheur

    Et nous, les feuilles d'or, la douleur.

     

    Je crois bien que ce sont leurs couleurs

    Qui parlent à tous les coeurs

    Et nous, feuilles de braise, à toutes les rancœurs.

     

    Ce n'est pas juste que même fanées

    Elles n'inspirent que les baisers

    Et nous, une part de néant sous les pas pressés.

     

    Je crois bien que ce sont leurs parfums

    Qui grisent les solitaires et d'amour leur donnent faim

    Tandis que nous, feuilles d'ombre, ne retenons pas leurs mains.

     

    Ce n'est pas juste que les fleurs

    Inspirent même deuil et prières aux âmes sœurs

    Et nous, feuilles d'outre-tombe, le silence des pleurs.

     

    Suzâme

    (27/08/11)

     

    N.B. Si vous êtes tenté(e)s, imaginez la réponse des fleurs. Ont-elles vraiment la vie que leur prêtent cette feuille au nom de toutes ses soeurs.


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  • Photo 0022

     

    "Où est mon corps ?

    Où est ma tête ?"

    s'interroge silencieusement l'arbre,

    l'âme en chemin au gré de ses racines.

     

     

    Suzâme

    (26/08/11)


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  • Un billet pour vous dire combien j'ai aimé ce film. Sur le conseil d'une amie et après avoir lu l'article de Catheau, j'ai choisi de distinguer sa partie exhibant le faste à travers les richesses d'un milieu lors du mariage de l'héroïne appelée Justine interprétée par Kirsten Dunst et l'évolution lente sur l'intériorité des personnages principaux, Justine et sa soeur Claire interprétée par Charlotte Gainsbourg.

     

    Nous avons là deux profils d'un seul et même visage, l'être humain et ses limites. C'est la sensibilité de ses deux soeurs qui,  prisonnières de leurs apparences, va surgir au premier grand choc, vécu comme un retentissement par Claire et comme l'accomplissement d'une prophétie annoncée par Justine, créative et maladive.  

     

    Mais qui est-elle? Pourquoi sa soeur est-elle la seule à la comprendre, à lui donner toute son attention?

     

    Si la 1ère partie nous présente une vie tout en lumière à travers cette femme qui semble si heureuse, la seconde nous révèle Claire si généreuse, si dévouée à organiser la réception du mariage dans sa propriété somptueuse pour que sa soeur connaisse enfin le vrai bonheur.

     

    Après les longues festivités  dans cette propriété au parc immense, nous apprenons grâce à l'époux de Claire qui est chercheur et astronome qu'une planète, nommée Mélancholia, jadis cachée par le soleil, s'approche très rapidement et même dangereuresement de  la Terre. Le professeur, seul maître de la réalité scientifique, assure jusqu'au dernier moment que nos merveilleux paysages, nos existences ne sont pas sur la trajectoire de ce point rouge qui s'aggrandit au fur et à mesure qu'il avance. Mais s'il se trompait....

     

    Je ne veux pas vous en dire plus sur ce film qui ne fera pas l'unanimité puisqu'il s'agit selon moi de la psychologie fiction.

      

    J'ai vu la planète Mélancholia comme une métaphore d'un type de dépression. Va-t-elle exploser, imploser comme une vie, une tête trop pleine?

     

    Il n'est peut-être pas trop tard pour aller voir ce film. Je ne sais pas m'arrêter... Allez un petit reliquat  pour vous tenter encore !

     

    Tout commence par un ralenti surréaliste: une femme en robe longue et blanche tente d'arracher ses racines qui l'envahissent. Cet effet est magnifique...

     

     

     

    http://youtu.be/rAIwwpDj_qA

     

    Articles croisés: A lire chez Ex-Libris

    http://ex-libris.over-blog.com/article-le-crepuscule-des-hommes-melancholia-de-lars-von-trier-81845813-comments.html#comment87783508


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