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Canna "Prince charmant" photographiée hier au Jardin des Plantes
Et la fleur est là
Généreuse comme l’être
Donnant l’essentiel
Couleurs et silence
Livrant son insouciance
Sous nos yeux, sous le ciel
Nous disant que paraître
C’est ouvrir l’au-delà.
Suzâme
(15/08/11)
Pour le 46ème atelier, nous vous proposons d'écrire un poème en étreinte.
L’étreinte est une généralisation du principe des rimes embrassées, disposées en miroir.
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L’univers n’existe pas. Le temps n’existe pas pour ce vagabond qui choisit un banc ou un pied d’arbre serein pour calmer son cœur, suspendre sa quête du bonheur.
Il est là sur un lit de lavande, les paupières entre deux rêves. Ses mains abîmées touchent la terre dont il vient. Des kilomètres, pendant une éternité, le séparaient de lui-même.
A-t-il souffert ? Sa silhouette trop fine de survivant étendue, peut-être apaisée, aurait en ville, à minuit, attiré toute méfiance et même pire le rejet coutumier des passants.
Ici, seule la lune pleine assiste à sa rencontre avec la nature bienveillante et, dans le silence le plus intime, à l’égrenage de ses souvenirs d’enfant.
Le parfum l’enveloppe, l’envoûte, devient murmure des fleurs. Il peut à nouveau ouvrir son regard sur les autres, repartir, retenir ses pas, poser son âme, non loin de ce champ mauve qui l’accueille, vers son village natal qui l’attend.
Suzâme
(14/08/11)
45ème salon d’écriture d’Un partage de mots : Une nuit à la belle étoile
Sans les mots étoile, nuit, tente, duvet
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"...Le silence peut très bien se boire au goulot..."
répond Arthémisia dans un commentaire récent. C'était trop fort, cette expression donnée comme une réponse à quelqu'un, quelqu'une... Cela m'a donné envie d'écrire un papier sur cet être indomptable et irrésistible.
Qui est-elle?
Parce que je l'ignore je vais oser : Créatrice, poète, probablement prof d'existence dans un langage infini nommé "arts plastiques" mais c'est bien insuffisant pour vous dire sa façon d'exposer, de transmettre à partir du choix des artistes qu'elle nous présente, par exemple Soulage ou Olivier Debré et des textes qu'elle écrit dans une approche fulgurante.
Préparez-vous
Mettez un casque pour écouter son univers sonore des plus variés, fixez vos lunettes loupes pour observer les détails les plus inattendus, mais comme elle ne prenez pas vos gants - elle écrit à coeur et mains nues -, approchez-la franchement, sans peur de rencontrer vos limites, ni de les repousser.
Parce que chez Arthémisia, il n'y a pas de murs alors le temps passe partout.
Si vous vous perdez ou si cela ne suffit pas pour rentrer en contact avec sa vision de l'être en rut et en art, allez-y, pincez votre nez et plongez directement dans ses rubriques : Texticules, Toi et moi, Pigments, Ecouter-regarder-toucher etc...
Dans son espace et je l'ai éprouvé, rien n'est confortable. Les couleurs se mêlent aux formes en se prenant pour des mots et vis et versa. C'est cela qui est fantastique. Le passionnel vibre à chaque page, de l'instinct à une véritable connaissance des arts.
Arthémisia met en scène les correspondances entre les matières, nous apprend à regarder autrement et autre chose, sans dogme, peut-être sans idéalisme. Elle sait aussi provoquer nos inhibitions les plus ancestrales.
Ce sont ses contrastes, ses audaces nourris de curiosités insolites et cette façon de "donner à voir" comme l'écrivait Paul Eluard, qui me tentent à chaque visite. Allez un saut vers l'ivresse, une poésie de toutes les cultures.
http://corpsetame.over-blog.com/
Suzâme
(13/08/11)
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Je reviens vers vous pour vous commenter ma promenade au coeur du Jardin des Plantes à Paris. Lorsque je l'ai commencée en fin de matinée, je me suis précipitée vers ces fleurs que je voyais au loin. Mon attirance première : les tournesols. En fait, ce ne sont pas mes fleurs mais les préférées de mon amour... Tout ce soleil ouvert, donné comme pour sourire aux visages esseulés et puis j'ai contemplé de géants coquelicots comme si j'étais sur une autre planète. Quel bonheur de flâner de couleur en couleur!
J'étais venue plus tôt pour repérer, découvrir les sculptures avant ma rencontre avc hauteclaire. En voici une
qui m'a beaucoup inspirée représentant une belle cavalière maîtrisant une étrange monture, un poisson craintif et épuisé.... Alors, j'ai imaginé un temps où la femme chevauchait la gente aquatique comme on chevauche l'amour. Cette naïade resplendissait. Sa vitalité suspendue dans un seul geste dominait la mer pourtant absente. Je n'ai rien su de cette figure sinon qu'elle faisait partie de commandes du XIXème siècles et ne servant plus à rien, a été reléguée aux parcs et jardins nationaux.
Le temps lorsqu'il fait si beau ici ou n'importe où ailleurs, a le parfum de l'éternité, celle qui est nourrie de bien-être, de sensations, d'accord entre soi et le monde. Moment sublime. J'étais heureuse de partager enthousiasme et curiosité avec ma nouvelle amie parisienne. Un autre face à face surpris ensemble et cette fois-ci très interrogatif :
Ce penseur assis fixant un oeuf dans toute sa perfection, philosophe insolite dans ce magnifique jardin hétéroclite nous a d'abord amusées et puis je me suis spontanément lancée à imaginer ses questions sur l'existence. Du genre :
"- Quelle est l'origine de cet oeuf? Ne contient-il pas là toute la composition et la complexité de l'univers?
- En quoi cet oeuf me ressemble ?
- Pourquoi la poule et pas moi ?
ou dernière dérive:
- C'est quoi cette chose lisse et parfaite qui ne ressemble à aucune planète? On me dit que cela provient d'une poule!
J'en suis encore perplexe. "
Pour terminer ma balade avec vous, je reviens au point de notre rendez-vous avec Hauteclaire. Elle m'avait parlé d'un stégosaure que voici :
Plutôt accueillant lorsque le temps sème des millions de rendez-vous autour de lui, n'est-ce pas? Alors, je l'ai su dès notre premier contact, ce monstre fantastique d'une autre ère, pour moi serait à jamais inoubliable.
A bientôt pour une prochaine promenade.
Suzâme
(12/08/11)
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Surgir du sommeil. Ouvrir son premier regard du matin sur ses repères favoris: la fenêtre aux rideaux adoucis par le temps, les quelques livres éparpillés et vivants, un trognon de pomme à côté d'un verre à rêves purs presque vide, un fauteuil bohème couvert d'habits épars et bigarrés...
Respirer profondément l'air de sa solitude. Se sentir bien. Surtout se sentir mieux. Se lever, se laver avec elle, la complice de mes gestes familiers, parfois insolites comme celui de laisser une trace de sa main sur le miroir avant de la quitter pour être sûre de la retrouver dans un face à face profond, incontournable, presque serein.
Maud
(7/08/11)
Facultatif: Ah, j'oubliais. C'est elle qui ne veut pas sortir. N'aime pas le bruit des moteurs ni des charrettes. N'aime pas le silence de l'ascenseur. N'aime pas dehors quand la foule l'attend pour m'envoyer son insupportable reflet sur mon visage, ma silhouette anonymes. Elle me l'a dit de façon presque indicible. Son seul désir? Que je la laisse chez moi. C'est elle la gardienne de mon existence.
Pour Papier libre: le goût de la solitude
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