• Parce que je nais chaque jour

    En poursuivant mon chemin…

     

     

     

    Je l’appelle éternité

    Ce sentier de mer

    Qui me trouve et me perd

     

    Je l’appelle amour

    Ce cordon céleste

    Qui me guide et me teste

     

    Qui suis-je sur ce chemin

    Que le bleu envahit

    Ne suis-je qu’un cri

     

    Entre les buissons de mûres

    Et l’horizon sans fin

    J’ai peur. J’ai faim

     

    Je l’appelle existence

    Ce chemin froid et brûlant

    Qui me parle à pas lents

     

    Je l’appelle Poésie

    Ce bras de chair et d’infini

    Qui m’attire, m’éblouit.

     

    Suzâme

    (19/08/11)


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  • DSC00208

     

    Ed. Lulu

    http://www.lulu.com/product/couverture-souple/le-silence-de-la-pierre/15915388?productTrackingContext=search_results/search_shelf/center/1

     

    A ma seconde lecture, j’ai tout ralenti. Mon regard et mon âme. J’ai retenu certaines pages sur lesquelles j’étais en communion.

     

    Ce livre est un chemin qui raconte le témoignage d’un survivant parmi une poignée d’êtres mais aussi de familles entières qui vécurent l’exclusion générée par la peur des villes et des villages.

     

    Ce malheur qui n’est jamais une fatalité mais la conséquence d’un comportement d’autoprotection de responsables citadins s’est-il déroulé hier ? – et c’est de la peste dont il s’agit – ou aujourd’hui avec le même rejet contre la différence, la maladie, la contamination … Ne l’avons-pas vécu récemment avec un virus qui a touché toute notre planète ?

     

    J’ai fait ce parcours dans la garrigue, en pleine solitude. J’ai écouté le silence de cet exode, de cet exil et chaque mot lu devenait un pas de plus vers la survie ou la mort salvatrice.

     

    Le personnage principal est esquisse sobre et pourtant c’est lui qui guide, qui porte, qui aide jusqu’au jour où, l’âme épuisée par la lutte et l’espérance, il se confie à un prêtre.

     

    Je n’en dévoilerai pas davantage sur ce conte d’une profondeur inouïe aussi généreux dans son message que peut l’être dans un instant ultime, la main du cœur sur notre épaule.

     

    Par ailleurs, J’ai vécu la joie de rencontrer pour la première fois, dans le parc des Tuileries inondé de touristes, l'auteure toute aussi discrète qu'attentive, à l'occasion de la dédicace de son trésor au langage poétique.

     

    Notre échange me nourrira encore longtemps. Et j'ai l'espoir de le renouveler au rythme de son âme.

     

    Je vous l'affirme. Anne est vivante au-delà de ses mots, de l’amour du silence. Sa sérénité est promesse d’une œuvre en attente et à venir.

     

    A lire lentement.

     

    Suzâme

    (18/08/11)


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  • Bonjour à vous qui me suivez,

     

    Paris, le lundi 15 août 2011. Une joie pure que la rencontre de mon amie Hauteclaire sous le soleil de Paris bigarré avec ses foules entraînées par l'été. Nous nous étions données rendez-vous dans ce Musée repéré lors de notre première rencontre au Jardin des Plantes.

     

    Je ne m'attendais pas à contempler du Rodin ou du Maillol. Voici un petit aperçu des curiosités qui ont interrogés mon regard.

     

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     "Demeure 1" d'Etienne Martin (1913-1995)

     

    Nous l'avons contournée lentement. Ma tête fumait tandis que j'interprétais cette création contemporaine et qu'Hauteclaire virevoltait devant cette pièce abstraite que vous pouvez voir entièrement sur http://www.bluetravelguide.com/oeuvre/O0019427.html

     

    J'y voyais plutôt de la tourmente, de l'enfermement parce que les seules ouvertures n'étaient pas des fenêtres sur la vie mais sur l'intériorité de l'humanité qui s'enroule, s'emmêle sur elle-même. Ce n'est pas le sculpteur qui me donnera ou non raison. Il crée probablement sur une autre planète.

     

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     "La grande fenêtre" d'Augustin Cardenas

    (né en 1927)

     

     

    Nous n'avons pas pu prendre plus de recul pour photographier l'oeuvre dans toute sa posture parce que nous serions tombées à l'eau. Pensez-vous! La Seine n'attendait que cela. Un pas en arrière, deux et nous étions dans son creux si accueillant. Non merci.

    Ses formes blanches, lisses, hautes et rondes au milieu m'évoquant des seins me laissent penser que l'artiste d'origine cubaine était sensuel. Sa fenêtre sur le monde part du corps féminin, du corps maternel pour aller au-delà, vers tous les possibles. Graffitis poétiques? Des quidams armés de feutres épais et de bombes de peinture ont inscrit leurs messages codés ou signatures. Une agression pour l'oeil qui doit effacer cette trace inopportune pour s'abonner à ses observations ou rêveries.

     

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     "Hydrophage" de Jean-Robert Ipousteguy (1975)

     

     

    Je ne sais rien non plus de ce sculpteur français. Le libellé qu'il donne à son oeuvre située dans un petit bassin d'où jaillit une modeste fontaine et l'étymologie du mot me donnent le champ libre pour le déclarer spontanément, allez, mangeur d'eau, ce qui veut dire pour moi, ex sirène, mangeur de vie. De quoi écrire une poésie surréaliste. J'imagine un enlacement entre cet être viril exposant sa force et une chose aux bras tendus ou tuyaux par lesquels l'eau domptée par l'humanité continuera à verser sa générosité. 

     

    Je choisis de m'arrêter à cette sculpture qui m'a le plus parlée. Hauteclaire se serait bien trempée les pieds dans le bassin pour saisir le nom du sculpteur, de même d'autres promeneurs comme elle, comme moi, brûlant du simple bonheur de découvrir en plein air, au bord de la Seine, d'étonnantes créations qui provoquent notre perception du monde.

     

    Je remercie Hauteclaire qui en a eu l'idée. Parisienne à l'oeil ouvert sur la culture en marche, éveillée, aux aguets. Elle m'apporte le reflexe du photographe que je ne suis pas encore.

     

    Si ces sculptures vous inspirent, n'hésitez pas à laisser vos pensées, impressions et poèmes en commentaires.

     

    Suzâme

    (18/08/11)

     

    Ecritures croisées : A lire http://hauteclaire.over-blog.com/article-rencontre-de-blogs-6-81762427.html

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • Les trottoirs vides. Un grand silence de ville. Le jour débute son numéro d'aisance appelé « Petit matin ».

     

    Théo rôde déjà dans son quartier préféré dessiné en grandes avenues. Sa promenade commence toujours Place de l'Etoile à Paris, capitale de vie et de survie.

     

    Il est là depuis l'aube pour guetter le moindre trésor dépassant en principe d'une poubelle quand à environ deux mètres de ses pieds négligés, il surprend une haute valise rigide toute seule près d'une berline indifférente. Sans se poser de questions, il s'approche et ne voyant aucun quidam, la soulève afin que ses roues n'effrayent pas le bitume. Ne pas faiblir. C'est facile à dire. Il y a longtemps que ses bras ont perdu les muscles de sa jeunesse. Il fait vite pour contourner les lieux, l'endroit précis de sa chance. Non loin, il repose l'encombrant objet d'un coloris sobre, heureusement pour lui. Premier réflexe d'homme des rues, protéger sa prise en la maquillant. Alors qu'il peut enfin la faire rouler discrètement dans une des rues des alentours, il prend quelques immondices pour la travestir en bagage de S.D.F. (Suis Dans le Foin), puis d'une façon plus énergique s'éloigne du quartier pour rejoindre son amie la Seine et son acolyte d'existence, un pont sans nom.

     

    Il préfère attendre toute la journée devant sa l'objet de sa convoitise en s'interrogeant ironiquement sur son contenu, en l'imaginant comme un enfant un peu vieilli devant une malle en or. Dans son coin de solitude lorsqu'il est vraiment sûr de ne pas le partager même avec un rat, même avec un chat, scrutateur de délires et de misère, Théo se parle à voix haute. Cela lui fait énormément de bien, le libère, le réconforte. Et il se dit:

     

    « J'parie qu'il y a au moins deux costumes

    et sur des cintres, s'il vous plait

    Allez ! Quatre chemises mais pas de plumes

    Deux gilets de soie, s'il vous plait

    Cinq cravates de pendu: respect, séduction

    Confiance en soi, amour propre, ambition.

    J'parie qu'il y a des accessoires de toilette

    qui sentent bon l'homme honnête

    Une paire de pompes noires et luisantes

    des chaussettes anglaises toujours partantes

    Quelques catalogues richement spécialisés

    pour clients trop bien rasés... »

     

    A minuit, heure de Notre-Dame, il force l'imposant réceptacle avec un trombone de voleur, puis un canif de paysan. Cela ne suffit qu'à l'entrouvrir. C'est le roi de l'outil, monsieur Tournevis qui achève le travail sans esquinter la belle, la belle valise de l'Avenue de Wagram.

     

    Il est stupéfait, bouleversé par sa découverte inespérée. Son regard s'allume sur une présentation de victuailles. De quoi se nourrir pendant une semaine sans bouger et contempler le fleuve, lui dire en poésie de pauvre, au poivre et à la guimauve, ses petits bonheurs et ses épreuves.

     

    A l'intérieur, une mallette à l'ouverture facile, en matière plus souple, plus légère et dedans... Et dedans, incroyable! Deux rangées de conserves de luxe, s'il vous plait. Trois bonnes bouteilles de vin aux étiquettes de rêve. Tout pour un premier festin de lune. Et Théo ne s'en prive point, ralentissant ses gestes, ses mouvements de bouche pour déguster la richesse du mets. Il manque du pain, son seul chagrin.

     

    Suzâme

    (17/08/11)


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    Elle dira "Jour"

    L'autre répondra "Soleil"

    et Paris sera fleur

     

    A vous qui me suivez,

     

    Je suis revenue hier en début d'après-midi au Jardin des plantes. Je n'avais qu'une obsession depuis ma première visite : inonder mon regard de couleurs. Tout prendre de ce jaillissement féérique, presque sensuel. Me suis noyée dans les fleurs, cette fois-ci les cannas.

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    Je n'ai aucune connaissance jardinage et art floral. Je suis une promeneuse contemplative et non pas passive comme pourrait le laisser à penser ma démarche agréablement ralentie par ces jardins généreux, mes arrêts immodérés sur ces beautés affamées de soleil.

     

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    Elles ont des teintes mais aussi des noms : Champion, Centenaire, Emblême, Carnaval, Extase, Liberté, Montaigne, Eden...

    De quoi parlent-elles? Justement les débats, les ébats de ces dames devaient être indécents. J'ignore quand mais une rumeur sévissant dans les allées répète aux passants imaginatifs que les jardiniers les ont séparées par nom et par couleur pour complicité d'insolence . Si jamais ces spécialistes les croient punies. Ils se trompent. Elles sont d'une gente florale qui s'adapte plutôt que de pleurer sur leurs frustrations. Je les ai observées comme des êtres à part entière. Le savez-vous?  Elles frissonnent. Elles murmurent lorsqu'on tend vraiment une oreille de poète. Je vous le dis, elles soupirent d'être seules mais se trouvent d'autres confidents.

     

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    La douceur du vent parisien, le bruissement des pas qui parle d'existence, le langage de quelques êtres étranges sur leurs deux tiges mobiles et leur tête sans pétales qui s'apparente, confirmait l'autre jour, la Canna "Eden", a de la poésie, elle-même aussi indéfinissable qu'un parfum.

     

    Quand les couleurs se font corps

    Les fleurs s’exposent au soleil

    Naissance de la vie, du bonheur

    Les rêves sont ocres, roses, vermeilles

    Essence de l’âme au regard nu.

     

    Suzâme

    (16/08/11)

     

    Rendez-vous un peu plus tard en compagnie d'Hauteclaire au Musée de la Sculpture en plein air qui longe la Seine non loin.

     

    A bientôt.

    Suzâme

    (16/08/11)


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