• Surtout ne lui dites pas qu’elle sait l’âme. Elle suit l’être. Peut-être…


    Qui l’aime ? Ce n’est pas la question.

    La dame écoute l’autre qui ne sait à quel point exprimer est son fil intérieur dans l’obscur comme à l’aube de lui-même.

    Nul rêve ne bat des ailes dans cette pièce si sobre, si sombre puis éclaircie de suite devenue l’espace de deux esprits.

    Parfois un seul mot de sa bouche distante alarme l'autre, le délarme.

    Surtout ne pensez pas qu’elle fait tout pour l’être, qu’elle fuit tout d’elle-même à travers l’autre qui s’épanche, un peu saule devant elle.

    Mais qui est seul ?

    C’est la question sans jeu, du fœtus à l’aridité de l’âge qui surprend plus vite que la pluie sur le visage.

    Surtout ne lui confier pas qu’elle est l’espérance, que renait l’existence, celle du Je à travers ses yeux.

    Ne pas oublier son regard incliné pour entendre, comprendre sans prétendre, sans jamais prendre ni l’être, ni l’âme.

    Suzâme

    (2/07/12)


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  • magritte-rene-die-grosse-familie-9700795.jpg
    René Magritte

    1.


    Motivé par les vents, l’oiseau plane haut, prince de l’existence, puis surpris par le silence, soudainement chute.

    Le sol ressemble au ciel.

    Nous sommes dans l’ère de l’indifférence.

    (20/06/12)

     

    2.

    Libérer les cris de l’oiseau qui est tombé lundi sans bruit. L’envol, l’essor sont l’espérance même pour un volatile sans cesse mûrissant. Lorsque le but du voyage, la réalisation de soi grâce aux compétences de ses ailes, à leur envergure rencontre un invisible mur, l’être trop aérien perd sa perception de l’horizon et de tout son poids de danseur de nuages, descend.

    Ô vertiges des contraires ! Ô paradoxe de l'air ! Qu'est-ce que la vie sans dimensions?

     

    3.

    Présence du soleil. Le vieux sage sait s’approcher des oiseaux piégés par leurs rêves. Ils sont si nombreux, si seuls.

    Lui dit comme à un oiseau sourd, quelques mots de saison :

    Frôler les verts cheveux des arbres, chercher la compagnie des fruits si solidaires, le rêve éphémère des fleurs simplement heureuses d’être sous tous les temps, trouver caresses parmi les herbes longues et douces au milieu de la vie, oublier pendant un instant de trêve, le firmament.

    4.

    Il s’est posé nu sur un rocher aussi dur que sa réalité.

     

    Il suffit de deux larmes d'oiseau pour à nouveau contempler, ouvrir sa vision du monde, se réconcilier avec soi au bord des vagues, au bout des vagues.

    Seule la mer lui parle de sa vie.

     

    Suzâme

    (22/06/12)


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  •     

    03-06-2012 14;32;07Dans les bras de maman
    peut-être sur la route des Arbelats dans la Nièvre vers 1956

    Ma mère est morte.

    Je n'ai plus de Dieu.

    Ouvrez-moi vos portes

    pour respirer mieux.

    Suzâme
    (3/05/12)
    Même si je n'ai pas besoin de la Fête des mères pour penser à la mienne qui me manque tant ou pour sentir que je suis la mère de mes enfants à chaque instant, cette parodie d'une chanson pour enfants m'est venue. Elle dit à l'extrême, un extrait de ma solitude . Je gère l'absence d'un Dieu depuis très longtemps et depuis quelques années celle de mes parents pourtant je vous le confie, tandis que le couple fameux nourrit mon coeur affamé ce Dieu auquel je croyais beaucoup plus jeune n'est jamais revenu. Peut-être ne lui ai-je plus laissé de place dans mes épreuves et mes bonheurs!

     

     Je ne voulais rien écrire de nouveau avant de vous lire qui est ma prioritié de juin.


     J'ai pensé à ma mère à qui je dois de m'avoir gardée dans sa vie de jeune femme malgré son parcours des plus difficiles que je ne peux ignorer plus de cinquante ans plus tard après avoir eu des témoignages récents des mes aînés et je l'en remercierai de toute ma vie.

     

    Suzâme

    (3/06/12)


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  • Noir.     Verrous.            Lueur.

    Comme dans une penderie.

     

    Comme dans une penderie.

    Ne suis pas perdue ni pendue.

     

    Noir.     Nuit.      Pliée.   Blême.

    Ne suis ni vivante ni morte

    Comme dans une penderie.

     

    Noir.     Repliée.             Battements de tête.  

    N’ai pas de sexe ni d’âge.

     

    Suis folle du silence

    Plus de regard ni de voix.

     

    Qui m’isole dans sa géôle ?

    Qui se fait mal et m’esseule ?

    Qui me nie sans jamais me nommer ?

     

     

    Comme dans une penderie

    Noir.     Lit.         Couleurs.           Battements de corps.

     

     Qui prend ses habits un par un, chaque jour

    Sans me voir, sans m’entendre ?

    Jusqu’à quand ?

     

     

    Noir.     Vie.       Couloir.              Battements de ton coeur...

     

    Il se peut que nulle autre que votre âme n’ait été prisonnière dans la parenthèse d’un instant au goût de mort et d’infini, à ce point, isolée.

     

    Suzâme

     

    (5/05/12)


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  •   

    (à deux très chairs)

     

     

     

    Brasier au fond de la mer

     

    Cendres à nulles autres pareilles

     

    Vous êtes plus encore mon soleil

     

    Et pourtant je suis sans prière.

     

     

     

    Suzâme

     

    (27/04/12)

    Comment résister à ce poème d'Adamante comme une caresse de la mer :


    Quand la mer s'embrase

    la brume naît

    le monde se pacifie

    et l'homme découvre la douceur.

     


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