• Elle n’a qu’un mot à dire mais elle ne le dit pas.

     

    Sa mémoire envahit sa tête comme un temps de béton et parfois de coton.

     

    Elle est allongée depuis quand ?

     

    L’horloge est partie avec la porte, avec les fenêtres, avec les gens.

     

    Elle n’a qu’un mot à dire mais elle ne le dira pas.

     

    Ses rêves lui ont fermé les yeux comme un voile de firmament.

    Sur l’océan de la nuit, l’âme en poupe, elle est son bateau et son équipage. Elle n’a plus peur de l’horizon.

     

    Elle n’a qu’un mot à dire mais elle ne le dira plus.

    Soudain, pour elle, quelques prunelles s’écarquillent. D’autres paupières prient l’être en partance.

     

    Qui était-elle ?

     

    Respire l’instant à quelques secondes de l’éternité.

     

    Suzâme

    (29/06/11)


    11 commentaires
  • Avant –propos :

    Après, la première partie de l’enquête : constat, investigations sur les lieux. Les auditions continuent et s’approfondissent au commissariat ici celle du premier témoin, une infirmière qui découvrit le corps de la victime. C’est elle que je souhaite vous faire découvrir dans sa quête désespérée. Le déroulement de cette histoire n’a pas d’importance. En espérant votre compréhension.

     

    « …C’est l’inspecteur Touvier qui frappa à la porte de son bureau pour engager le commissaire à l’accompagner immédiatement dans le local des auditions. Auparavant sa collègue Béatrice avait trouvé des anomalies sur les références de l’infirmière mais aussi sur l’ensemble de son témoignage enregistré et saisi sur fichier. Les premières incohérences étaient primordiales à ce niveau des investigations. Julia n’avait jamais eu son diplôme, mieux, elle ne s’appelait pas Julia mais Zoé Fontaine. Son agenda, sa trousse ne lui appartenaient pas. En vue de ce rebondissement, tous conclurent que le motif de sa présence était faux. Pour qui était venue cette intruse et pourquoi ?

     

    Elle était si jeune… Bonne réaction, elle avait appelé les urgences. Quoi de plus prioritaire et de plus normal ? Au début, ni Lecat ni Lefèvre ne l’aurait soupçonnée. Maintenant, à ce degré de l’enquête, il fallait accélérer. Tous deux remplacèrent Touvier dans ce fameux bocal isolé. Le commissaire était décidé à mettre la pression, à obtenir les aveux de la fausse infirmière.

     

    «- Alors, dites-nous tout sur votre subterfuge ! Réalisez-vous que de premier témoin vous êtes devenue principale suspecte ! » Il continue avec son timbre ténébreux, moralisateur.

    « out n’était qu’un tissu de mensonges prémédités. Pourquoi cette mise en scène ? Pour qui ? Je vous somme de parler par respect de la victime sanctionnée dans les conditions les plus macabres. Cependant vous avez droit, comme vous le savez, à un avocat. Compte tenu des faits, vous avez peut-être des motifs personnels donc des circonstances sont soit aggravantes soit atténuantes. Par conséquent votre intérêt est de nous parler… "

     

    Il n’avait pas conscience que son intervention était longue pour la jeune femme dont la physionomie changeait au fil de l’audition. Brusquement elle l’interrompa :

    « - C’est elle que je voulais voir. Depuis mon adolescence, j’étais obsédée par cette inconnue… »

    Lefèvre renchérit :

    « - A quel titre la recherchiez-vous ? Vous n’avez à ma connaissance aucun lien de parenté.

    - Un jour, je devais avoir quinze ans, mes parents m’ont confiée qu’ils avaient eu le bonheur de m’adopter dans les premiers mois de ma vie… »

    - «Ils vous devaient la vérité», affirma gravement le commissaire aux aguets de ce témoignage inattendu.

     

    Elle semblait recroquevillée sur elle-même, sans force, alors que sa taille, ses épaules révélaient quelqu’un de sportif… Qui était-elle ? Ses déclarations arrivaient sur la table et jamais elle ne regardait en face ses deux interlocuteurs.

     

    «- Vous comprenez, c’était là, s’énervait-elle en cognant sa tête avec son poing. Je pensais que je m’habituerais à cette vérité puisque… puisque j’aimais mes parents».

    - A quelle époque vous êtes-vous mise en quête de votre origine» ? interroge brièvement Lefèvre qui progressivement s’affirmait.

     - En fait lorsque j’ai commencé mon droit… j’ai fait connaissance d’une fille dont la mère avait accouché sous X… vous comprenez, mon amie a été jusqu’au bout pour connaître sa vraie mère même si… même si au bout du compte, elle a été déçue… Moi aussi, je voulais avoir ma chance, vous comprenez ?»

    - Vous nous confirmerez ultérieurement vos sources. J’en déduis qu’elles vous ont conduites sur la piste de Madame Evelyne Marchand, au 7ème étage, puis dans l’ascenseur de cette tour fatale, comme si vous l’aviez croisé pour la première fois. C’était un stratagème pour vous écartez d’emblée des suspects. Un premier témoin est rarement mêlé aux drames mortel» ajouta Lecat.

    - Je… je ne voulais pas ce qui s’est passé. En venant ici, j’avais l’intention de la rencontrer une première fois et consentais déjà que ce soit la dernière… Je… je rêvais d’entendre sa voix ; je m’imaginais depuis si longtemps lui dire qui j’étais, c’est-à-dire sa fille… vous comprenez ?

    - Vous n’en aviez pas le droit Julia, euh excusez-moi, Zoé !» précisa le responsable de l’affaire d’une voix sombre, autoritaire.

    - J’en avais besoin pour ne pas rester dans mon délire et consulter toute ma vie. Vous comprenez !

    - Mais comment cela s’est-il passé ? Il s’agit d’un meurtre, tout de même. L’avez-vous menacée ?» articula le stagiaire au sommet de ses débuts.

    - Allez, soulagez votre douleur ! Vous avez peut-être réagi violemment à une réponse intolérable. Continuez Zoé ! » insista Lecat.

    La jeune femme suait, pleurait, haletait comme si elle était prisonnière d’une crise incontrôlée. Elle était méconnaissable.

     

     

    N.B. Je n’ai pas persévéré dans cette nouvelle policière trop longue et je l’avoue incohérente dans les faits mais ce personnage m’a vivement marquée lors de ma lecture en plein rendez-vous d’écriture. Je l’incarnais… Aussi, récemment, il est revenu me hanter autrement. Lire et relire «Journal de Mademoiselle X, dite l’inconnue (extrait).

    Cette nouvelle policière a été écrite dans le cadre des rencontres d’écriture Nanterre PoéVie. Une initiation proposée et animée par Jean-Paul Villermé, poète-randonneur.

    site: http://nanterrepoevie.e-monsite.com/

     


    3 commentaires
  • Pas vus

    Cette larme qui lentement s’écoule

    Le monde qui brusquement s’écroule

     

    Pas vus

    L’amour qui fait grève

    Et soudain l’anorexie des rêves

     

    Pas vus

    L’arme qui fait mouche

    L’âme qui se couche

     

    Suzâme

    (27/06/11)

     

     

    Pour le 39ème salon d’Un Partage de Mots

    Thème : PAS

    site : http://partagedesmots.forumprod.com/


    10 commentaires
  • Une voix annonce un drame au téléphone : Un membre de la famille s’est suicidé en Sicile.

     

    «- Quoi un suicide dans la famille ? Mais c’est impossible…» répète trois fois le père à ses enfants étourdis par leurs jeux électroniques.

     

    «- je ne veux pas y croire… Il meurt à vingt ans !» ajoute la mère effondrée. Il s’agissait d’un de ses neveux, surnommé l’aventurier des îles.

     

    En savoir plus sur cette tragédie et surtout compatir auprès de la famille. Peut-être même partir avec sa sœur sur cette île ensoleillée et meurtrière pour comprendre le sens de cet acte fatal.

     

    Une voix rappelle, raconte le pire au téléphone.

    «…on a retrouvé Jonas en pyjama, étalé sur son lit défait et envahi d’espèces de galettes indéfinissables, louches pour tout te dire…»

     

    Voila que la mère du jeune défunt sanglote, inonde le combiné confident.

     

    «-...Continue Astrid ! Crois-tu qu’il déjeunait ? Tu me parles de présence de bouteilles d’alcool, de tubes de somnifères… C’est effrayant… Je me propose de t’accompagner en Sicile…» avance sa sœur en s’incrustant spontanément.

     

    «- Marie ! On m’a parlée d’enquête. Je crains le pire !... d’accord, partons ensemble sur cette île maudite. Nous ne les laisserons pas salir mon Loïc… Et puis tu sais, Astrid, mon fils avait peut-être le mal des mots mais il aimait tellement la mer… »

     

    Suzâme

    (26/06/11

     

     

    Sur le thème des vacances : jeu de maux avec pour contrainte l’insertion des mots : galettes, Sicile, tragédie et pyjama

     

    Blog :http://parisianne.over-blog.com/

     


    5 commentaires
  • L’ai-je vu inscrire ses lignes sur les terres de ton visage, effeuiller tes pétales, effiler boucles et longueurs, comme si le temps qui passe était semblable au vent qui efface souvenance ?

     

    L’ai-je vu t’enlever ton feuillage, ta frange, tes mèches, moi qui pourtant te regardait et t’aimait comme ma vie ?

     

    L’ai-je vu freiner l’élan de tes branches et amoindrir la force de tes bras que j’entourais de tendresse ?

     

    L’ai-je-vu t’enlacer et te prendre, t’envahir, te surprendre et pendant une nuit simple et familière, l’ai-je vu t’enlever de ma vie ?

     

    Suzâme

    (26/06/11)

     

     

    Pour Papier libre  Sujet : «L’automne entre dans sa vieillesse»

    de Duong Thu Huong

     

    Si vous souhaitez participer: envoyer votre texte et vos coordonnées de blog: à beaudroit_juliette@orange.fr

     

     

     

    BLOG : http://papierlibre.over-blog.net/article-l-automne-de-juliette-77857941.html


    8 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires