• 86-001825

    Site: expotempo.wordpress.com

     

     

    Un arbre comme un bras immense, un corps vivant qui s’élance vers le temple du firmament. Il se penche et s’épanche, libérant ses racines, débordant de la terre assouvie.

    Il n’est pas maître de son paysage ni de son existence. Son langage est encore incompris.

    Au péril de ses sens, il se tend et s’entend dans un poème fou, sans vers, unissant dans un seul mouvement, inclinaison de l’âme à l’orée des nues , de la nature insoumise et désir d’élévation des êtres avec leurs ruines, toujours en quête d’un fragment de soleil intérieur.

     

    Suzâme

    (19/02/11)

    Ecrit lors d’un atelier d’écriture proposé par Pierre Thoribé (CICLOP) au Musée Cognacq-Jay à l’exposition «TIVOLI»


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  • TURQUOISE

     

    J’appelle mon pays Turquoise comme l’eau qui l’emplit et l’amplifie par ses musiques marines.

    Ses paysages sont des tentations de nuances et de transparences ; ils sont métamorphoses. Lorsque j’approche un arbre grandiose, il devient subtilement une rose d’un turquoise si clair qu’il ressemble à la chair.

    Qui peuple mon pays Turquoise ? Des êtres qui n’ont qu’un langage, les rêves ; quelquefois des sirènes lorsqu’elles s’engagent à danser sans rien dire ; des poètes en exil, nus comme les dauphins de la création.

     

    Suzâme

    Atelier PoéVie – «D’infinis paysage » - 23/02/11

    Proposition d’Anélias.B : «choisir une couleur, dire que c’est un pays et le décrire…»


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  • P1010987

     

    Site SEB-artdécor.blogspot.com

     

    ALBUNEA

    (11ème sibylle de Tivoli)

     

    C’est là dans les méandres de ma vie que j’accueille ta venue, sibylle, toi qui jongle avec mes rêves et prédis l’art des torrents.

     

    Tes mots sont les miens. Je les prends dans mes mains comme une offrande pour demain.

     

    Tu vois l’univers telle une palette infinie et devine les prémices de l’art.

     

    Ton chant si suave m’annonce mon péril et soudain avec une force à ébranler toute solitude, tu prédis la naissance d’une poésie d’esquisses, celle qui me nourrit déjà.

     

    Désir de te regarder encore, de te garder, Albunéa, comme muse. Mais tu es insoumise. Aucun temple pour tes dons d’ivresse. Aucune prière au seuil des paysages que tu sèmes dans ta fuite de mes limites si prévisibles. Aucune empreinte sur les sentiers de ma vie.

     

    Seule la poésie s’écrit aussi fluide que la lumière d’une âme endormie.

     

    Suzâme

    (19/02/11)

    Texte griffonné lors d’un atelier d’écriture proposé par Pierre Thoribé (CICLOP), debout, sur place au Musée Cognac-Jay lors de l’exposition TIVOLI. (sans inducteurs collectifs)


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  • "....Se parler, oui

    pour savoir qu'on est du même silence..."

    (Eparpillement, 1910 - Natalie Cliford Berney

     

    "...Dans le silence et la solitude, on n'entend plus que l'essentiel..."

    (Echos du silence - Camille Belguise, épouse de Jacques Chardonne - 1894/1980)


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  • Si je vous dis qu’il n’en reste plus qu’une dans le monde ; que tous les apprentis poètes le savent et se précipitent sur sa terrasse, plumes contre sa vitrine sans décor, miroir teinté de vers multiples.

     

    Attendre n’est rien lorsqu’on sait qu’une éternité sur deux la fileuse œuvre à son comptoir débordant de feuilles désordonnées et parfois insensées, lorsqu’on la voit recevoir un par un, ces donneurs de poésie.

     

    Là, c’est un certain Eluard qui montre ses mains et le poème qui vient. Instantanément, le visage de la femme étrange devient lumière devant quelques mots extraordinaires extraits d’un carnet au cuir vert patiné presque secret : « …La terre est bleue comme une orange ...»

     

    Elle sourit au poète ébloui par la clarté qu’elle renvoie dans tout l’espace de son magasin. Quand il disparait discrètement, emportant un fragment d’absolu, elle referme la lourde porte de sa vie et renonce à son merveilleux métier qui consiste à accueillir, découvrir, retenir, assembler les poèmes comme un collier invisible autour de chaque être.

     

    Fileuse de poèmes ? Toute ressemblance avec une profession actuelle ne serait que pure coïncidence.

     

     

    (16/02/11)


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