• Pour papier libre : Comme un scarabée sur le dos

    Attendre. Attendre le secours dans cette position, sans aucune possibilité de remuer. Etais-je en morceaux ? Ne pas savoir si j’avais les yeux fermés ou si j’étais enfermée dans la nuit. En réalité ne rien ressentir. Douleur encastrée comme moi.

      

    Ah oui! Je m’étonne de penser sans rien pouvoir expliquer de mon contexte.

    J'ose cette mini synthèse. Concernant mon corps complètement replié : Inertie totale. Quand à mon cerveau, il semble bloqué sur le mode Eternité.

     

    Pas de sensations. Pas d’angoisses. Où suis-je ? La mémoire comme le temps s’est arrêté. J’entends mon cœur enfermé comme dans une caisse de résonnance. J’écoute ma respiration malgré mon immobilité alarmante. Aucune fièvre. Aucune sueur...

     

    Si mon entourage m’avait surprise dans cette posture, hors mis le premier choc, il vous dirait à quel point dans la vie, je suis vulnérable et même sujette à la sensiblerie mais aussi à quel point dans le cas présent, il serait étonné de mon apparente résistance.

     

    En fait, je suis insensible jusqu'à l'impossibilité d'hurler que je ne veux pas mourir.

    Je ne dors pas. Je ne rêve pas. Si seulement je savais où j’étais.

     

    Brusquement un brouhaha presque intolérable comme des roulements de pierres. Maintenant, j’ai peur de savoir.

     

    Brusquement je me réveille face à des torches ou des phares m’aveuglent. Ma voix ne sort pas. Rien de mon sursaut mental n’atteint leurs yeux illuminés. Je ne les connais pas. Puis c’est encore la nuit totale et un silence me rappelant la mort.

     

    A mon réveil sur un lit plus blanc que la lune de mon enfance, je tremblais, ma main dans celle de Jean.

     

    Naissance de ma première larme depuis le séisme et ma délivrance. Jean l’a vue comme un espoir. Seul notre amour redessinera mon corps.

     

    Suzâme

    (14/09/11)

     

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    Thème : Le frisson de l'espoir proposé par Juliette

     

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  • Commentaires

    7
    Elo
    Dimanche 25 Septembre 2011 à 16:09
    Elo

    Quel beau texte, ce qui peut se passer intérieurement dans un moment limite entre vie et mort... BRAVO ! Tes écrits me touchent toujours autant ! Bisous

    6
    Jeudi 22 Septembre 2011 à 14:29
    rainbow

    Un texte à vous donner des frissons ! Suzâme emportée par les maux, voguant sur des mots frappants, happés par un abîme sans fond puis remonter vers la lumière salvatrice. Beau texte et beau talent. Bravo amie. Rainbow

    5
    Jeudi 22 Septembre 2011 à 10:45
    Monelle

    L'espoir, même au fond du gouffre, reste toujours là même si parfois il est inconscient !

    Bisous

    4
    ABC
    Jeudi 22 Septembre 2011 à 09:57
    ABC

    Une souffrance, une délivrance, un très beau texte !

    3
    Jeudi 22 Septembre 2011 à 07:57
    Catheau

    Une âme en miettes dans un corps en morceaux, à qui seul l'amour redonnera forme.

    2
    Jeudi 22 Septembre 2011 à 00:35
    Hauteclaire

    Un espoir, une larme qui concentre toute la vie qui revient.

    Un très beau texte autour de cette renaissance. Un vrai séisme, un coma et le séisme de la vie ? Je peut l'interpréter des deux façons.

    Gros bisous du soir, merci de tes visites (je suis contente que tu aies apprécié ce premier contact avec mon deuxième blog)

    1
    Mercredi 21 Septembre 2011 à 20:36
    Nina Padilha

    Mazette ! Un séisme ainsi véco donne la chair de poule.
    C'est affreux quand les secours ne vous atteignent pas...
    Je sens les mauvais rêves que je vais faire cette nuit. Vilaine !

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