• Son corps est de pierre

    Statue d’une île imaginaire

    Il s’est renversé sur le sable

    Son visage jusqu’aux pieds, incassable.

     

    Sa silhouette allongée

    Chair de marbre âgé

    Semble dormir dans un rêve

    Elle est nue jusqu’aux lèvres.

     

    Plus loin, l’océan avance

    Vivante, sensuelle danse

    Puis il vient à ses chevilles

    lèche ses genoux de fille.

     

    Ses vagues montent à son ventre

    S’éveille subrepticement son antre

    Son corps est de chair

    Mille désirs le désaltèrent.

     

    Suzâme

    (23/09/11)


    11 commentaires
  • Attendre. Attendre le secours dans cette position, sans aucune possibilité de remuer. Etais-je en morceaux ? Ne pas savoir si j’avais les yeux fermés ou si j’étais enfermée dans la nuit. En réalité ne rien ressentir. Douleur encastrée comme moi.

      

    Ah oui! Je m’étonne de penser sans rien pouvoir expliquer de mon contexte.

    J'ose cette mini synthèse. Concernant mon corps complètement replié : Inertie totale. Quand à mon cerveau, il semble bloqué sur le mode Eternité.

     

    Pas de sensations. Pas d’angoisses. Où suis-je ? La mémoire comme le temps s’est arrêté. J’entends mon cœur enfermé comme dans une caisse de résonnance. J’écoute ma respiration malgré mon immobilité alarmante. Aucune fièvre. Aucune sueur...

     

    Si mon entourage m’avait surprise dans cette posture, hors mis le premier choc, il vous dirait à quel point dans la vie, je suis vulnérable et même sujette à la sensiblerie mais aussi à quel point dans le cas présent, il serait étonné de mon apparente résistance.

     

    En fait, je suis insensible jusqu'à l'impossibilité d'hurler que je ne veux pas mourir.

    Je ne dors pas. Je ne rêve pas. Si seulement je savais où j’étais.

     

    Brusquement un brouhaha presque intolérable comme des roulements de pierres. Maintenant, j’ai peur de savoir.

     

    Brusquement je me réveille face à des torches ou des phares m’aveuglent. Ma voix ne sort pas. Rien de mon sursaut mental n’atteint leurs yeux illuminés. Je ne les connais pas. Puis c’est encore la nuit totale et un silence me rappelant la mort.

     

    A mon réveil sur un lit plus blanc que la lune de mon enfance, je tremblais, ma main dans celle de Jean.

     

    Naissance de ma première larme depuis le séisme et ma délivrance. Jean l’a vue comme un espoir. Seul notre amour redessinera mon corps.

     

    Suzâme

    (14/09/11)

     

    http://papierlibre.over-blog.com/

    Thème : Le frisson de l'espoir proposé par Juliette

     


    7 commentaires
  • « -Se terre… »,

    Déclame la mer

    Parole de sel

    Sur le rivage.

     

    « - Se terre… »,

    Murmure le ciel

    Confidences de pluie

    Sur les tuiles.

     

    Cotentin-sept2011-2--051.jpg

    Fermanville (50)

     

    «- Pourquoi ?» s’étonne la Terre

    «Si je suis un corps ouvert

    nourrit de fruits et de fleurs

    je brûle comme un cœur.»


    8 commentaires
  • Apporte-lui ta présence

    L’aura de ton obède*

    Il est si seul

    Si fatigué.

     

    Apporte-lui ta poésie

    Au rythme de tes pas

    Il est si vieux

    Si isolé

     

    Apporte-lui ton parfum

    Le charme de ta voix

    Il est si doux

    Si étonné

     

    Apporte-lui ta patience

    Et l’infini au fond du thé.

     

    Suzâme

    (15/09/11)

     

    (*) obède : kimono de soie


    4 commentaires
  •  Bonjour à toutes et tous,

     

     Je pose mes ailes sur l'asphalte parisienne mais les dimensions imposées par la réalité urbaine me font presque mal aux articulations de l'âme. Je préférais tellement le sable fin du Contentin, douceur du temps qui fuit vers l'infini. L'application d'un baume, un petit verre d'elixir, peut-être... Non! Simplement de l'amour, de l'amitié mais aussi et toujours, un peu, beaucoup, passionnément ... quelques vers de poésie.

     

    Je tenais atterrir sur mon blog avec quelques traces de mon séjour au Val de Saire, si près de Cherbourg, où, sur le port d'embarcation, nous avons cru rêver en découvrant une sorte de vaisseau immense posé sur l'eau - que dis-je? - une ville si haute qu'elle nous semblait irréelle. 

    Il s'agissait du Quenn Mary 2. Incroyable gigantisme  pour nos yeux surpris.

     

    J'ai été émerveillée par la beauté du soleil couchant que j'ai reçu comme un cadeau pour mon regard d'introvertie. Je crois bien que mon âme est sortie de mon visage contemplatif pour danser sur l'eau et flirter avec toute la palette céleste qui était dans les tons rose. Je crois que le firmament m'a temporairement enlevée et suis revenue métamorphosée par la magnificience de notre planète.

     

     

     

    DSC00246

     

      

    Bain du soir

    

    Le ciel descend

    La lune nue s’assoit

    Extase d’un passant.

      

    DSC00251

     

    Fermanville (50) 

     

     

    Silence rose

     

    Au-dessus des rochers

    Les mouettes pensent

    Larmes cachées.

     

     

     DSC00291

     Quetehou (50)

     

    Le regard se pose sur le port

    et détache l’ancre de son âme

    qui devient mouette sans effort

    au-dessus des vagues et leur vacarme.

     

     

     Fermanville (50)

     

     

    Ciel rose

     

    La vie s’allonge

    L’infini repose

    Caresse d’eau

     

     

    DSC00248.JPG

     Fréval (50)


    7 commentaires