• Avait-il un nom pendant l’enfance

    Il sentait, courait, chantait.

    Maman parlait de l’insouciance

    Pendant que je le cherchais, il se cachait.

     

    Plus tard, je l’ai senti au fond de moi

    Face au premier regard couleur de rêve

    Je me confiais sans cesse dans la joie

    Pendant que je le tissais, il était sur mes lèvres.

     

    Maintenant, il s’étire sur mon âme

    Face au dernier jour, saveur d’éternité

    Je me donne à lui comme une flamme

    Pendant qu’il entoure mon corps âgé.

     

    A-t-il un nom celui que j’enfante

    Il sent, se blottit dans l’attente.

    Je lui parle de souvenance

    Pendant qu’il cherche, j’avance.

     

    Suzâme

    (26/09/11)

     

    Thème des Jeudis en Poésie Croqueurs de Mots : le fil


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  • L’âme est cet oiseau

    Qui écrit sur l’eau.

     

    Le corps est cette pierre

    Qui recrée la chair.

     

    Le cœur est cette rose

    Qui magnifie les choses.

     

    L’être est un rêve

    Que réalisent nos lèvres.

     

    Suzâme

    (26/09/11)

     


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    gouttes-16.jpg

     

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    Deux larmes pour une chaîne

    Mille âmes pour une peine

    Frémit dans le silence la clôture

    Derrière s’embellit la verdure.

     

    Deux larmes pour l’horreur

    Mille âmes sans ailleurs

    Sèche le sang des barbelés

    Derrière se souviennent les bleuets

     

    Suzâme

    (26/09/11)

     

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  • C’est une femme heureuse qui rentre chez elle. La joie d’ouvrir son sac d’un cuir flamboyant, de saisir son trousseau de clés presque tintantes, de retrouver sa vraie vie derrière la porte, celle qui la sépare des yeux du monde.

     

    Une fois rentrée, déchaussée, déshabillée jusqu’à son magnifique soutien gorge satiné, elle ne dit rien et se dirige comme une danseuse vers l’alcôve.

     

    Il est là. Aussi présent qu’un vase de chair avec des bras et l’attend elle, la célibataire. Nul ne le sait, indifférence des paliers.

     

    Dès qu’elle le revoit, elle devient euphorique, se sent belle, oublie ses codes, sautille tout en s’approchant de lui et rôde son grand jeu pour éveiller l’amant. Plus de solitude. Plus de miroir à grimaces.

     

    Il est là. Sa petite folie, son rêve musclé, son désir d’aimer… Elle s’installe près de lui, se love contre lui qui remue à peine auprès d’elle qui s’embarque pour l’amour.

     

    Mais chaque fois, c’est pareil. Elle s’élance, brûlante d’initiatives et lui donne sa fièvre. Le temps n’existe plus qu’aux rythmes de ses hanches à elle, aux sons de ses soupirs.

     

    Qui est-il ? Que fait-il, discrètement éclairé par la lampe fleur ? A-t-il un cœur ?

     

    Tandis que la nuit envahit l’espace intime de tout son silence, elle s’endort sur son corps froid comme une matière présente, passive, consentante.

     

    Il est là. Nul ne le sait.

     

    Suzâme

    (6/09/11)


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  • L’amour est un arbre vivant

    Il donne chacune de ses branches

    Au ciel vierge qui s’épanche

     

    L’amour est un arbre vivant

    Il livre son corps, se déhanche

    face au ciel rose encore étanche

     

    L’amour est un arbre vivant

    Il s’effeuille, s’élance, effleure

    Le ciel rouge encore ailleurs

     

    L’amour est un arbre vivant

    Il s’étire, soupire telle une fleur

    Sous le ciel blanc touché au cœur

     

    Suzâme

    (25/09/11)


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