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Légende de ma photo prise le 6 juillet avant parution dans le Courrier de Vasy : Manifestations dans les prés
Petit dialogue entre Manon Mavy, journaliste aux aguets et Monsieur Le Maire de Sainte Vasy :
- «Je venais d’accrocher mon pull rose fluorescent quand je les ai vues arrivées, unies comme une bande, bruyantes comme dans une manifestation.
Je les ai entendues meugler comme un seul chœur de militantes. Quelle histoire !»
Continuez, dit Monsieur le Maire de Sainte Vasy. Que voulaient-elles ces sacrées garces des prés ? Je les connais ! Encore des revendications inutiles. Racontez-moi leurs dernières relances même si je suis quasiment sûr qu’elles sont identiques à celles du 1er mai de l’année dernière !
Heu ! Je vous confiais qu’elles arrivaient en meute avec des slogans à tue-tête…
Lesquels ! Bon sang !
Heu ! Par exemple :
«y’en a marre
de ne pas avoir notre part
Nous vou-lons no-tre pré
En-tou-ré de champs de blé »
Ou encore :
«En-sem-ble, jus-qu’au bout
Contre l’exploitation bovine
Ensemble et avec nous
Pour une meilleure vie angevine…»
Et encore :
«Ras le bol
de ses hom-mes sans bous-soles
Nous vou-lons de l’herbe verte
et non d’la farine de viande inerte… »
- Voilà, Monsieur le Maire, c’est ce qu’elles ont dit pacifiquement.
«C’est tout ? Alors, laissons meugler cette foule dépassée. Nous n’avons plus le temps de ruminer. Quant à vous, Manon, je vous conseille de ne pas mettre à la Une cet incident anodin. Compris !» conclue Monsieur Le Maire en regagnant sa belle limousine.
Croqueurs de mot/Défi n°68 proposé par ABC
Thème : L’instant d’après…
Cette photo a été prise le 6 juillet à 10h54, vous, vous êtes passés par là, à 11h02, en un instantané, en vers, prose, photo*, dessin*, peinture*, montrez-nous précisément ce que vous, vous avez vu et peut-être entendu … (vous n'êtes nullement obligés de prendre cette photo au premier degré.)
(* avec une légende bien sûr, n'oubliez pas que nous sommes, avant tout, des croqueurs de mots)
Je vous conseille après avoir lu mon texte de découvrir la photo de ce scoop sur la page d’ABC :
http://detente-en-poesie.over-blog.com/article-instantane-defi-n-68-84184418.html
14 commentaires -
Silence ! On s’aime...
Assouvir désirs désordonnés
Soif d’oser, de hisser
S’aimer dessus, dessous
Douces pauses, plaisirs délicieux.
Silence ! On sème...
Assumer les cimes
Laisser soupirs d’abysses
S’armer de sève
Essor d’oiseaux, extases d’azur.
Suzâme
(9/11/11)
Croqueurs de mots/Jeudis en poésie :
proposiition d'ABC / http://detente-en-poesie.over-blog.com/
Thème : Silence
13 commentaires -
Fleur bleue, cœur d'artichaut et amour printanière
Voici, en image et en trois mots, une proposition d'écriture.
Vous rêvez, vous êtes inspirés ? Alors pas d'hésitation : racontez-vous, racontez-nous ou inventez une histoire d'amour légère et pétillante, colorée et éphémère, douce ou pimentée.
A vos plumes, à vos claviers !
Envoyez vos textes en commentaire, pour le plus grand bonheur de tous. (Aucun délai exigé)
Option: Vous avez la possibilité de vous inscrire comme membre du blog en saisissant votre pseudo, votre adresse mail qui restera confidentielle, les coordonnées de votre blog, éventuellement un avatar, une présentation et les coordonnées de votre blog.
Suzâme pour Anélias.B
(6/05/11)
5 commentaires -
«Petite on ne voyait que ses yeux » répétait à tous les alentours, sa mère. « Pensez-vous des yeux immenses comme des lacs aux reflets purs, à s'y noyer», confirmait sa meilleure amie.
L'enfance se joue du génie de la beauté. Sa seule vertu est l'insouciance.
En quittant ses frontières d'innocence, dès la première interrogation, elle sut ce que serait sa souffrance.
En pleine crise d'adolescence, elle se serait bien crevé les prunelles. Même elle, ne voyait que ses astres limpides dans le miroir lunaire de sa chambre si discrète au fond du couloir de la maison familiale.
Si ses amis du lycée n'insistaient point à la convier à leurs escapades dans les villages voisins, au bord de son regard amplifié par son fard pourtant discret, quelques uns de ses professeurs se déconcentraient. Homme ou femme. Rien de malsain. Elle était si jeune et bonne élève de surcroît.
Avait-elle un prénom ordinaire, un surnom, celle dont la palette de ses yeux resplendissait ? Un jour, un enseignant en art plastiques la surnomma Psyché. En réalité, et à son insu, elle l'inspirait comme une muse. Tout ce qu'il croyait voir en elle, l'enivrait. Cette fascination resta secrète.
Cet encadrement éducatif lui fut salutaire jusqu'à ses vingt ans, la protégea d'elle-même et des adultes dont elle deviendrait la proie.
Puis le moindre rendez-vous médical, esthétique, plus tard, professionnel, la plongea dans le désarroi, puis le désespoir. Ces personnes qu'elles rencontraient restaient suspendues à la partie haute de son visage qui rappelait l’eau insondable, l’absolu.
Dans les premiers mois de sa titularisation à la Préfecture, un collègue, pour faire rire le service, la surnomma Hypnose.
Alors progressivement, dès que c'était possible, elle décida d’incliner ses trop douces paupières comme des pétales de protection.
Dans les transports en commun par exemple, ne supportant plus cette fixation à son égard, puis à son bureau et finalement partout sauf dans son studio bien trop sobre, elle choisit et prit goût de porter de larges lunettes teintées rappelant la physionomie de la belle italienne célèbre.
Quelle que soit la portée de son regard? Maintenant elle le garderait pour elle, quitte à ce qu'on la croit aveugle.
Une autre existence commença révélée par l’envie de décorer son refuge, son nid d’âme esseulée avec quelques contrastes très crus, du blanc et du rouge, quelques bibelots en forme de personnages, par-ci, par-là, quelques instruments de musique miniaturisés, deux foulards bigarrés suspendus à une lune-miroir hors d’atteinte. Sa chambre, c’était elle, son unité retrouvée, un équilibre entre un mini coin cuisine très attirant pour sa mosaïque provençale et non loin, un bouquet de fleurs séchées à dominante de lavande, une centaine de livres dépareillés mais choisis, quelques reproductions de Dali et Chagall, quelques objets obsolètes de son enfance… Cet espace était son acceptation d’elle-même, sa paix.
C’est au cours d’une courte convalescence, que victime d’une fièvre à perturber un iceberg, elle découvrit l'écriture. Un plongeon qui la sauva d'elle-même et de ses yeux.
Suzâme
(5/11/11)
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Murs en guenilles
Secrets désordonnés
Corps éventrés
Que le vent pille.
Vie en ruines
Sacré violenté
Espace hanté
Où quelques âmes dînent.
Suzâme
(5/11/10)
D’après "une troublante photographie" à découvrir chez Juliette : es s de penserT
http://papierlibre.over-blog.net/
Thème «Un immeuble en démolition qui nous laisse voir les secrets d’un appartement éventré.»
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