• Pour Mil et Une : "Allez! " (à Jane Austen)

    J’avais dit aux chevaux : «Allez !»

    Bien sûr, c’était pour fuir leur monde.

    Pourquoi, je fouette leurs croupes ? «Allez !»

    Je ne veux pas suivre leur ronde.

     

    J’avais dit aux licornes : «Allez !»

    Nous étions si sûres de l’horizon.

    Pourquoi cette sublime quête ? «Allez !»

    Leurs crinières au vent me donnent raison.

     

    J’avais dit à ma vie : «Allez !»

    Mais me retrouve seule en chemin.

    Pourquoi la liberté ? «Allez !»

    La solitude s’écrit à la main.

     

    Suzâme

    (5/07/12)

     

    Découvrir Mil et Une pour le partage : 
    http://miletune.over-blog.com/article-sujet-du-1er-au-15-juillet-2012-107625579.html 


    N.B. Ce poème a été écrit comme si j'étais en calèche tout en regardant l'excellent téléfilm "Le choix de Jane" de Jérémy Lovering relatant les dernières années de la vie de l'écrivaine Jane Austen (1775/1817)
    Si vous avez lu cette auteure merci de déposer vos témoignages. Si cette femme s'est émancipée de son mileu, il me semble qu'en choisissant l'écriture, elle a renoncé à l'amour. Elle souffre de se souvenir d'avoir aimé mais aussi de s'interdire silencieusement d'aimer. De l'avoir suivi dans sa lucidité, ses tentations, ses retranchements avec sa plume, elle m'a inspirée cette quête qui se confond à une fuite. Le travail d'écrire supposerait-il son choix quasiment absolu pour l'époque et condamné par sa mère? Vivre à part, regarder les autres, interpréter leurs vies, s'interroger, imaginer, transposer, réfléchir sans cesse...Et la tendresse Jane !

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Jane_Austen

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  • Commentaires

    9
    Dimanche 8 Juillet 2012 à 10:26
    libre  necessite

    Le temps restreint nous impose des choix qui respectent notre essentiel. heureusement nous avons le droit à l'erreur en gardant notre esprit ouvert sur le monde et sur nos aspirations profondes. Carpé Diem. Bises Dan

    8
    Vendredi 6 Juillet 2012 à 23:10
    Carole

    Ta "calèche" évoque bien cette femme dont l'esprit "galopait".
    En ce qui concerne ses tourments personnels, je ne sais pas ce qu'il en était, mais ses héroïnes ne cessent de s'interroger sur l'amour, de se tromper, de se détromper, pour finalement tout éclaircir et... ne rien savoir... 

    Le dialogue et la conversation, avec leurs incertitudes, leurs envolées et leurs miroitements, sont au centre de ses romans - sans doute aurait-elle aimé les blogs de partage comme le tien !

    7
    Vendredi 6 Juillet 2012 à 14:20
    mansfield

    Un bel hommage à un écrivain que j'aime beaucoup moi aussi, j'aime cette force qui pousse à aller jusqu'au bout de ses choix, en sacrifiant une partie de soi, à une époque où il n'était pas possible d'agir autrement. Je pense aussi à Simone de Beauvoir qui disait qu'on ne naît pas femme mais qu'on le devient poussée par des critères sociaux.  La première se débattait dans son siècle, mais Beauvoir a tort, il me semble, on peut parfaitement concilier vie de femme et passion pour l'écriture. Cela dit ton poème porte en lui cette force, cette détermination du choix.

    6
    Evy
    Vendredi 6 Juillet 2012 à 13:47
    Evy

    Belle inspiration j'ai pas vue le film !! ton texte et superbe bonne journée bisous evy

    5
    Fab
    Vendredi 6 Juillet 2012 à 11:20
    Fab

    Jolie poème épique.

    4
    Vendredi 6 Juillet 2012 à 10:20
    jill bill

    J'avais dit aux chevaux, aux licornes, à ma vie.... mais celle-ci n'en fait qu'à sa tête parfois... j'aime ton inspiration sur le thème proposé ! Bises de jill

    3
    Vendredi 6 Juillet 2012 à 10:05
    Nina Padilha

    Je n'ai pas vu ce film mais je lis tes lignes.
    Fort belles.
    Bisous !

    2
    Vendredi 6 Juillet 2012 à 08:03
    Esclarmonde

    J'ai du lire du Austen parce que j'ai suivi des études d'anglais en fac, mais à l'époque, j'avais trouvé ces intrigues très lentes ennuyeuses bien que le style lui était impécable... Peut-être y trouverais-je plus d'intérêt maintenant car c'est aussi une description de la société bourgeoise et puritaine anglaise d'il y a deux siècles.... Un carcan tel que Jane Austen n'avait peut-être pas le choix... Passe une belle journée

    1
    Vendredi 6 Juillet 2012 à 00:07
    Anélias.B

    Allez par le monde et la poésie,

    Allez par les chemins fougueux du hasard et des dimanches ensanglantés.

    Allez plus loin et que crépitent encore les mots sur la voix de la nouveauté

    Tu nous emmènes vers de délicieux paysages, grisée par la vitesse et le rythme du galop, des chevaux plein la tête...

     

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