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Fragments de vie d’un oiseau
René Magritte1.
Motivé par les vents, l’oiseau plane haut, prince de l’existence, puis surpris par le silence, soudainement chute.Le sol ressemble au ciel.
Nous sommes dans l’ère de l’indifférence.
(20/06/12)
2.
Libérer les cris de l’oiseau qui est tombé lundi sans bruit. L’envol, l’essor sont l’espérance même pour un volatile sans cesse mûrissant. Lorsque le but du voyage, la réalisation de soi grâce aux compétences de ses ailes, à leur envergure rencontre un invisible mur, l’être trop aérien perd sa perception de l’horizon et de tout son poids de danseur de nuages, descend.
Ô vertiges des contraires ! Ô paradoxe de l'air ! Qu'est-ce que la vie sans dimensions?
3.
Présence du soleil. Le vieux sage sait s’approcher des oiseaux piégés par leurs rêves. Ils sont si nombreux, si seuls.
Lui dit comme à un oiseau sourd, quelques mots de saison :
Frôler les verts cheveux des arbres, chercher la compagnie des fruits si solidaires, le rêve éphémère des fleurs simplement heureuses d’être sous tous les temps, trouver caresses parmi les herbes longues et douces au milieu de la vie, oublier pendant un instant de trêve, le firmament.
4.
Il s’est posé nu sur un rocher aussi dur que sa réalité.
Il suffit de deux larmes d'oiseau pour à nouveau contempler, ouvrir sa vision du monde, se réconcilier avec soi au bord des vagues, au bout des vagues.
Seule la mer lui parle de sa vie.
Suzâme
(22/06/12)
Tags : vie, oiseau, sol, sans, l’oiseau
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Commentaires
Superbe tableau de Magritte ... cet oiseau s'élevant au-dessus de la noirceur du monde porte tellement d'espoirs ...
Et pourtant, il lui arrive, oui, de replier ses ailes pour une halte sur un rocher, pour se reprendre et puiser dans cette source inépuisable d'énergie et de poésie qu'est la mer, la force de renouer avec l'appétit de vie .
Tes tableaux poétiques sont si beaux, si profonds ... je suis émue .
Bisous Suzâme,
Plume .
Pour ce qui est des ailes il y a des moments où l'on peut les déplier, parfois en effet il vaut mieux les tenir à l'abri des vents mauvais, question de cieconstances, pour moi l'oiseau est symbole de liberté, il peut porter nos chagrins mais aussi il est si joyeux dans un ciel bleu et sur sa branche d'où il semble nous narguer, nous, pauvres terriens !
J'aime beaucoup bien sûr le tableau de Magritte, cet oiseau qui s'élève au dessus de la tempête des des flôts démontés...
J'aime tant l'oiseau Suzâme ! J'aime aussi que tes émotions passent par lui, merci pour cette sensibilité qui sait si bien dire... Bises de marine
Quelques nuages au creux de mes pensées
S'envolant au-dessus de l'océan de mes idées
un jour légères, tel l'oiseau, pourront-elles s'envoler ?
ABC
Très beau, très juste. Belle inspiration sur ce tableau léger et subtil de Magritte. J'ai écrit une petite fantaisie sur l'une de ses oeuvres (la lectrice soumise). Si un jour le coeur t'en dit, tu trouveras le texte sous la rubrique "autour des peintres" de mon blog. Excellente fin de semaine. Bises.
Jonas
Un beau poème mais triste. Je préfère voir l'oiseau voler heureux dans les airs et se poser librement pour reprendre des forces et continuer son chemin. Douce soirée , bises Suzâme
Un texte tellement beau, Suzâme, tellement fort. Chaque âme est prisonnière - et libre- du corps ailé de cet oiseau. Cosima
Le com. s'est évaporé...c'était pour te dire que ces beaux textes m'avait inspirée un "textoésie"...
Comment ne pas penser à Baudelaire et à son albatros: le poète est semblable au prince des nuées.... ses ailes de géant l'epêchent de marcher... Très beau Suzâme.
Triste tout ça.
Ici les oiseaux s'en donnent à coeur joie et je préfère les voir ainsi.
Bisous !J'aime ce tableau de Magritte qui t'a inspirer de bien jolis mots... oh oui c'est beau le vol d'un oiseau dans le ciel pur !!!
Bonne journée - bisous
Magritte apprécierait !!! J'ai aimé ce que tu en dis de l'oiseau, belle envolée de ta plume... Bonne fin de semaine Suzâme, bises
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ton très beau poème me fait penser à Verlaine... (Sagesse je crois)
bon WE Suzâme