• Expo «Sur la route» de Jack Kerouac avec Hauteclaire

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     Photo prise par Hauteclaire
     
    Bonjour les ami(e)s,
     
    J’avais trop envie de faire découvrir à Hauteclaire link, le Musée des lettres et manuscrits, situé à Paris, Bd Saint Germain
    Une opportunité ce mois-ci, puisque depuis le 16 mai dernier commençait  l’exposition temporaire «Sur la route» de Jack Kerouak, l’épopée, de l’écrit à l’écran :
    Je vous avoue de suite que je ne l’ai pas encore lu. Lorsque j’avais aux alentours de vingt ans, j’avais entendu parler de cet auteur de la Beat Génération  et plutôt en mal par mon entourage familial.
    Dans les années 70,  Jack Kerouac était considéré comme subversif par nos aînés, nos responsables pédagogique. Pourtant sa recherche toute existentielle accompagnée de l’usage d’expédients inspirait des jeunes dans le monde entier. Il incarnait la liberté.
    Mais, moi, enfant modèle, pendant très, trop longtemps j’en étais restée là, à cette image de poète vagabond avec quelques cartes tout de même mais hors limites. Aussi, je suis heureuse d’avoir fait ce chemin derrière les vitrines d’un Musée avec Hauteclaire  complètement enthousiasmée par cette abondance de manuscrits exposés dans d’autres pièces et concernant d’autres personnalités de la science, de la musique, des arts et des lettres. L’autorisation de photographier sans flash impulsa son désir de tout saisir ou presque. Elle a d’ailleurs réalisé un diaporama accessible pour ceux qui ont une messagerie gmail.
    Mais revenons à cet homme dont finalement j’aurais bien voulu qu’il soit au moins mon frère : Louis Lebris Kerouac, alias Jack Kerouac né à Lowel dans le Massachusetts en 1922. « Ses parents immigrés québécois sont d’origine bretonne » ; ce qui le rapproche de nous et surtout motive inconsciemment son envie de parcourir, de découvrir, d’expérimenter, de connaître la vie par les sens et l’exprimer avec spontanéité.
    A l’adolescence, il se jette dans les livres, Jack London pour l’aventure, la philosophie et grands horizons, William Blake avec «Le mariage du ciel et de l’enfer»,  Baudelaire  et  son recueil « Les fleurs du mal », Rimbaud dont on voit avec émerveillement la belle écriture de son poème « Patience ».Il explore la vie et toute l’œuvre de Jean Genet dont le parcours l’influence, dévore les romans d’Honoré de Balzac et suit Louis Ferdinand Céline dans « Voyage au bout de la nuit ». Il fut influencé par le Manfeste du Surréaliste d'André Breton et l'on trouve la trace  de citations de sa lecture d' Henry-David Thoreau, Walden ou la vie dans les bois » link et en relève cet extrait :
    «Renouvelle-toi entièrement chaque jour ; fais-le encore et encore et à jamais».
    Il avait choisi de faire des études de sport et bien qu’ayant reçu son diplôme en 1940, il dût renoncer à une carrière dans le football américain   après une blessure au tibia. Il décida alors de céder à ses envies de voyages en embarqua en tant que plongeur en cuisine sur un navire en partance pour Mourmansk (Russie) puis pour Liverpool (nord-ouest Angleterre). L’Europe est en guerre, Jack est mobilisé en 1943 mais réformé par l’armée pour « schizophrénie ». Alors il écrit  et fait la rencontre de William S. Burroughs dont il est attiré par le mode de vie de voyageur européen. Les rejoint le poète Allen Ginsberg et en 1946 rencontre Neal Cassady, sorti de prison et en quête de la liberté totale. Drogues, prostituées jonchent leur parcours frénétique. Fasciné par son nouvel ami, il le suit en traversant l’Amérique dans une « errance » de dix ans.

    JackKerouacNealCassidy.jpgJack Kerouac et Neal Cassady
    En 1948, il réalise son premier roman : «The Town and the City qui deviendra chez nous «Avant la route» puis se consacre à l’écriture sans penser en vivre.
    En 1951, écrit en 3 semaines « Sur la route » qui est assimilé à un roman et sera publié en 1957. Devenu le symbole de la Beat generatiion, son livre sera un best-seller international.
    En 1954, Kerouac rejoint à Tanger William Burroughs et l’aida aux côtés de Ginsberg, à trier ses manuscrits et à les rassembler afin de mettre au jour son œuvre fondamentale, devenue culte «Le festin nu».
    En 1955,  il rencontre Gary Snyder, nourri de culture orientale et boudhiste convaincu, ce qui l’intéressa sans pour cela renoncer à sa foi chrétienne. Il fait cependant en lui-même le lien entre les deux croyances en composant «The Dharma Bums», en France «Les clochards célestes» publié en 1958.
    Sur la route, fut un succès de son vivant mais il ne s’exposa pas aux médias, souhaitant quasiment être anonyme pour rester libre.
    Après avoir recherché ses origines en France, en Bretagne exactement, il retourne en Floride, sombre dans l’alcool et meurt à 47 ans.
     
    Source : catalogue Musée des lettres et manuscrits
    Autres liens pour les photos notamment que je ne peux pas publier ici :
     
    Histoire d’un rouleau long de 36,50 m
    rouleaujackkerouac.jpg
    Photo prise par Hauteclaire
    C’est en avril 1951 que Jack Kerouac écrit son roman de 125000 mots sur des feuilles collées bout à bout conçu à partir de feuilles de papier à dessin pouvant passer dans chariot d’une machine à écrire.  Il n’y a pas de paragraphe. Le jeune auteur aventurier s’inspire des surréalistes, favorisant l’élan de l’inconscient et veut donner l’idée que son écriture est semblable à sa route.

    Extrait de "Sur la route" :
     
      
    Dehors, la tempête de neige faisait rage, une merveille. Al Hinkle s'était fait la soeur de Pauline, et il s'était tiré avec elle. J'ai oublié de dire qu'il sait y faire, avec les femmes. Avec son mètre quatre-vingt-dix, il est doux, affable, avenant, crétin, délicieux. Il leur enfile leur manteau. C'est comme ça qu'il faut s'y prendre. A cinq heures du matin, nous voilà en train de traverser la cour d'un immeuble en courant pour entrer dans un appartement par la fenêtre, parce qu'il y avait une fête énorme. A l'aube on est retournés chez Stringham. Les gens étaient en train de faire des dessins, de boire de la bière éventée. J'ai couché avec une fille qui s'appelait Rhoda - la pauvre - sans même qu'on se déshabille, va savoir pourquoi, parce qu'on partageait un canapé. Des foules de gens arrivaient, depuis le bar du campus de Columbia. Toute la vie, tous les visages de la vie s'entassaient dans cette pièce humide. » Editions Gallimard
     IMPORTANT
     
    Nous sommes certainement plusieurs à avoir publié sur cet auteur, soit à travers la lecture d’un de ses livres, soit en ayant vu la transposition de son titre célèbre récemment au cinéma. 
    Je vous invite à me déposer vos liens en commentaires ou ceux de vos amis concernés afin que je les publie en fin de page.
    Je suis heureuse de partager ma découverte. Et puis à celles et ceux qui l’ont lu, n’hésitez pas à me convaincre de le lire à mon tour. Il est toujours temps de lire... 
     
    Suzâme
    (7/06/12)
    P.S. En compagnie d’Hauteclaire, nous avons contemplé dans trois salles permanentes, des manuscrits d’auteurs célèbres. Peut-être, nous dévoilera-t-elle prochainement ses impressions et  quelques photos essentielles de son album de manuscrits…
     
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  • Commentaires

    8
    Dimanche 10 Juin 2012 à 18:58
    adamante

    Je reviendrai prendre le temps de visiter tous les liens, en attendant merci de ce partage et tu as raison, il est toujours temps de lire, de découvrir et de faire partager la découverte de ceux que l'on a aimé.

    J'aime aussi ces expositions qui relatent la vie des créateurs, il y a là un goût de papier tellement agréable, manuscrits et photos nous parlent différemment des œuvres et nous rapprochent de leur auteur. Merci Suzâme.

    7
    Vendredi 8 Juin 2012 à 19:04
    flipperine

    passionnant

    6
    Vendredi 8 Juin 2012 à 12:14
    emma

    ton article est passionnant, merci

    5
    Vendredi 8 Juin 2012 à 11:23
    Catheau

    Merci pour cette balade à deux, parmi les manuscrits. J'ai vu le film, adapté du roman de Kerouac. Il m'a semblé bien "sage" en regard de la fébrilité électrique, rythmique et ravageuse de l'original.

    4
    Vendredi 8 Juin 2012 à 10:58
    Monelle

    Quelle belle complémentarité entre Hauteclaire et toi ! J'avoue humblement que je ne connaissais pas cet auteur mais grâce à vous deux je l'ai découvert ! Le lire un jour ? je ne sais pas, car un détail me retient : pas de paragraphes et dans ces cas là j'ai de la peine à lire ! Merci à toi pour ce long exposé !

    Bonne journée - bisous

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    3
    Vendredi 8 Juin 2012 à 08:06
    Nina Padilha

    Elle a publié un billet que j'ai trouvé fort intéressant...
    Bisous !

    2
    Vendredi 8 Juin 2012 à 07:26
    jill bill

    Merci mesdames, une rencontre culturelle, j'ai appris avec vous !  Merci Suzâme ! Bises de jill

    1
    Vendredi 8 Juin 2012 à 03:24
    Hauteclaire

    Bonsoir Suzâme

    une superbe analyse de cet auteur finalement assez mal connu je crois. Comme tu le dis, sa réputation d'errant au comportement extrême le précède et fait disparaitre l'oeuvre derrière un écran de fumée .
    Une très belle après -midi dans ce musée que j'ai adoré et dont le petit carnet me tient maintenant compagnie

    Gros bisous

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