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45ème salon Un partage de mots: La lune et le vagabond
L’univers n’existe pas. Le temps n’existe pas pour ce vagabond qui choisit un banc ou un pied d’arbre serein pour calmer son cœur, suspendre sa quête du bonheur.
Il est là sur un lit de lavande, les paupières entre deux rêves. Ses mains abîmées touchent la terre dont il vient. Des kilomètres, pendant une éternité, le séparaient de lui-même.
A-t-il souffert ? Sa silhouette trop fine de survivant étendue, peut-être apaisée, aurait en ville, à minuit, attiré toute méfiance et même pire le rejet coutumier des passants.
Ici, seule la lune pleine assiste à sa rencontre avec la nature bienveillante et, dans le silence le plus intime, à l’égrenage de ses souvenirs d’enfant.
Le parfum l’enveloppe, l’envoûte, devient murmure des fleurs. Il peut à nouveau ouvrir son regard sur les autres, repartir, retenir ses pas, poser son âme, non loin de ce champ mauve qui l’accueille, vers son village natal qui l’attend.
Suzâme
(14/08/11)
45ème salon d’écriture d’Un partage de mots : Une nuit à la belle étoile
Sans les mots étoile, nuit, tente, duvet
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Tags : mots, partage, lune, salon, 45eme
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Commentaires
Très belle poésie qui redonne au vagabond son humaine condition et le pouvoir de rêver. C'est le propre de la poésie que de jeter un voile qui transfigure la réalité. De plus, comme toi Suzâme, j'aime me rappeler que la nature pose un regard égal sur chacun de ses enfants...
Bonne soirée,
Valdy
Nature bienveillante, accueillante, retour aux sources ... pour renouer avec son intégrité, sa dignité ... C'est fort et pathétique ... Bravo Suzâme !
Une pause dans l'instant qui passe. Un instant de grâce au creux de la nuit avec le seul astre pour le comprendre et veiller.
Un texte magnifique, au coeur de nous mêmes.
Merci SuzâmeBisous
Bonsoir
Petit kikou chez toi dans ton belle univers pour te souhaité une bonne soirée et douce nuit ..jolie rêves bisous féerique Evy
Je me suis assise sur ce banc, sans bruit, pour ne pas troubler son rêve, ses souvenirs d'enfant. J'ai accueilli le murmure des fleurs. J'ai senti son âme respirer au plus profond de son intimité. Je n'ai pas bougé, n'osant effleurer cet homme qui veillait, s'éveillait. Lorsqu'il s'est levé, s'est éloigné j'ai su qu'il m'avait tout appris.
Je me suis assise sur ce banc, sans bruit et son silence aura résonné.
Merci !
Anne
Mais ça recommence : mon commentaire disparait encore un fois !
Je me suis peut-être trop facilement laissée aller sous les paupières de cet homme, très loin de la terre, du ciel et des hommes, bercés que nous étions par le parfum des fleurs et de l'abandon....
Belle soirée, Suzâme.
A.
Pouvoir de temps en temps faire comme ton vagabond avec la terre et les fleurs pour confident !
Bonne fin de journée
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Avec vous s'en va le vague à l'âme du vagabond.