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"...Les colères d'Hemingway contre la bêtise bourgeoise ne signifient pas autre chose. La littérature ajoute au plaisir de vivre, aide à se faire la malle, à larguer les amarres, à faire naviguer l'esprit à chavirer le coeur. Mais surtout, elle offre une revanche sur le réel, puisqu'elle modèle désormais notre façon de voir ce réel.Qui a lu sait qu'il peut défier le destin et inventer sa vie. Qui a lu sait qu'il peut agir et non subir. Qui a lu sait qu'il est lui-même personnage et auteur de roman. Qui a lu sait qu'il n'y a pas de distinction entre la littérature et la vie, parce que la littérature, c'est la vie..."
Editorial sur Ernest Hemingway - Lire n°392 - Février 2011
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À UNE PASSANTE
La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;
Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son œil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair... puis ta nuit! - Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?
Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être!
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !Charles BAUDELAIRE
Tableaux Parisiens - Les fleurs du mal
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J’ai mis le gant de la vie
pour frôler le visage des murs
toucher la rue
brasser la foule chaude.
J’ai mis le masque de la vie
pour voir le désert des ombres
regarder la trace de l’espoir
percevoir la lune trahie.
Et puis j’ai tout enlevé
la montre de mon cœur
mes boucles d’étoiles
mon voile d’existence.
Et puis j’ai tout donné
les lignes de mon front
le frisson de mes seins
et la brume à mes pieds.
(Inédit extrait du recueil "Ecrits sur ma Paume" en préparation)
N.B. Je me souviens avoir lu à voix haute ce poème qui m'est chair, accompagnée pour la première fois par un groupe de musiciens amateurs de l'association A.R.M. à La Courneuve dans les années 90. Cette émotion est restée intacte
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L'âme au bout de la plume
Se déverse, s'épanche
Au gré des rafales.
L'esprit-esthète écume
L'émotion-avalanche
Crée et se régale
Des maux du corps.
Mots conjurant le sort.
Donner des ailes à l'enclume;
L'entreprise de la plume.
(inédit)
N.B. Comment choisir un de ses poèmes? Aïcha est tombée "en inspiration". Est-ce l'influence de la lune? Est-ce une rencontre avec elle-même ? Je vous invite à en découvrir d'autres sur le site Nanterre PoéVie, à la rubrique "auteurs"
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Sculpture "La femme-feuille" de Claudine R.
Je suis la seule feuille
qui ne veuille
se détacher
de l'Arbre.
Je suis la feuille-femme
qui enlace
et ensève
l'Arbre.
(9/12/10)
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